Et si c’était le climat qui a fait chuter l’Empire romain ?
Les raisons du déclin du plus grand empire que la terre ait connue, celui des Romains, passionne depuis des siècles penseurs et historiens. Montesquieu s’y penche dès 1734, mais c’est l’ouvrage publié quelques décennies plus tard par le Britannique Edward Gibbons qui fera date : Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain. Ses arguments, comme ceux de ses successeurs, sont multiples et, pour la plupart, très connus : l’empire, surdimensionné, mal géré et décadent, s’effondre sous les coups de boutoir des « barbares ». Rome tombe en 410 ; Constantinople en 1453. L’histoire aurait pu s’arrêter là, s’il n’y avait pas Kyle Harper, professeur de l’Université d’Oklahoma, qui apporte sa pierre à l’édifice avec une théorie aussi inattendue que « délicieuse », s’amuse The Spectator.
Selon lui, les changements climatiques (les cycles solaires, les éruptions volcaniques…) et les maladies (notamment la peste bubonique) sont aussi responsables de la chute de l’empire. Une « chute stratosphérique », précise le magazine rappelant que les Romains avaient atteint leur pic de prospérité lorsque le climat s’était considérablement adouci (entre 200 et 150 av. J.C.). Leur empire est alors devenu une « serre géante ». Mais lorsque les températures ont chuté, les épidémies n’ont pas tardé : elles ont décimé près de 7 millions de Romains en à peine quelques décennies. « Les catastrophes naturelles arrivent vite, on ne s’y attend pas et elles causent énormément de dégâts », poursuit le journal en rappelant l’existence de ces éruptions volcaniques qui ont causé plusieurs « étés sans soleil », documentés par les chroniqueurs de l’époque.
A lire aussi dans Books : « Les Romains ? Des amateurs à côté d’Hannibal », juillet-août 2017.
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