Eloge des petites vies
Publié dans le magazine Books n° 51, février 2014.
Dans son ultime ouvrage, paru après sa mort, Christa Wolf ressuscite un personnage marginal de son roman Trame d’enfance pour célébrer le bonheur discret.
« Que pourrais-je t’offrir, très cher, sinon quelques pages écrites où sont recueillis bien des souvenirs de l’époque où nous ne nous connaissions pas encore. Du temps qui a suivi, je n’ai pas grand-chose à te raconter que tu ne saches déjà. Rien d’étonnant : au fil des décennies nous avons mûri jamais l’un sans l’autre. C’est à peine si je peux dire “je”, la plupart du temps c’est nous. Sans toi, je serais quelqu’un d’autre. Mais je ne t’apprends rien. Les grands mots ne sont guère de mise entre nous. Juste ceci : j’ai eu de la chance. » Ce texte est daté du 28 juillet 2011. Christa Wolf l’adresse à son mari Gerhard. Elle est décédée six mois plus tard. Les « quelques pages » dont elle parle, c’est August, son dernier récit, pensé à l’origine comme un cadeau à Gerhard – pour leurs soixante ans de mariage – et publié à titre posthume en 2012 outre-Rhin.
« Tant qu’il y eut une Allemagne de l’Est, Wolf fut une auteure d’Allemagne de l’Est. Mais elle n’était pas que cela », rappelle dans le New Yorker
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