Voici, telle que la résume Caroline Moorehead dans le
Spectator, l’étonnante histoire qui figure au beau milieu d’une « Encyclopédie du plaisir » rédigée à Bagdad au XIe siècle : « En rentrant du bain, une femme croise un chiot sur sa route, qu’elle autorise à lui donner du plaisir. Mais son excitation est telle qu’elle l’écrase et le tue. » La journaliste voit là une illustration – le voyage de Flaubert en Égypte, riche de découvertes érotiques, en est une autre – de ce que l’Orient en général, et le monde arabe en particulier, passa longtemps pour un paradis charnel. « Le prophète Mahomet enjoignait à ses fidèles de satisfaire leurs partenaires au lit, rappelle
The Economist. Les prudes chrétiens du Moyen Âge n’avaient que mépris pour ses recommandations précises en matière de sexualité ; ils y voyaient un vicieux stratagème destiné à faire des convertis, ce qui souligne leur propre obsession de la virginité, de la chasteté et de la monogamie. »
Le contraste avec la perception actuelle est saisissant, qu’éclaire un ouvrage abondamment commenté aux États-Unis et au Royaume-Uni, ainsi qu’en Allemagne où...