Dolores Prato a traversé le dernier siècle en paria discrète, dans l’ombre des grandes gloires littéraires de son époque, réduite parfois à publier ses ouvrages à compte d’auteur. Le plus important d’entre eux,
Bas la place y’a personne, n’a même pas pu paraître intégralement de son vivant. Il faut dire que Dolores Prato en avait commencé l’écriture à 80 ans. Et elle en avait près de 90 quand l’écrivaine Natalia Ginzburg en publia une version tronquée des deux tiers et expurgée de ses tournures dialectales. Le texte intégral n’a paru qu’en 1997. Il est aujourd’hui considéré comme un monument de la prose italienne du XXe siècle. L’auteure y raconte, dans un récit vertigineux de détails et de sensibilité, son enfance de jeune bâtarde abandonnée par sa mère. « C’est un livre d’une beauté qui fait mal », note Elena Loewenthal dans le quotidien
La Stampa, avant de le comparer à
Cent ans de solitude, de Gabriel García Márquez, et à
À la Recherche du temps perdu. Comme la premiè...