Publié dans le magazine Books n° 83, mai / juin 2017.
Les personnages du jeune artiste finlandais Jaakko Pallasvuo sont brossés à coups de crayon sommaires et denses. Ils n’en sont pas moins porteurs d’une histoire forte, souvent indicible.
Difficile de classer l’artiste finlandais Jaakko Pallasvuo dans une catégorie, si ce n’est, peut-être, celle de la modernité absolue voire radicale chère à Rimbaud. Touche-à-tout compulsif (vidéo, céramique, peinture, dessin, installations…), il a donné quelques rares interviews tellement décalées (ou peut-être trop techniques ?) qu’elles paraissent totalement incompréhensibles au commun des mortels.
Son art aussi est un défi. Enfant d’Internet – il dit qu’il se sent chez lui là où il peut bénéficier d’une connexion Wi-Fi rapide – , Jaakko Pallasvuo a acquis une certaine notoriété sur les réseaux sociaux et les plateformes de vidéos participatives. Il y publie des petits films déroutants, se jouant des codes esthétiques et, parfois, du bon goût. Il expose aussi dans des galeries à travers le monde, avec une prédilection pour Berlin, Helsinki et Londres, investissant l’espace avec d’étranges installations mêlant écrans, pommeaux de douche, livres et autres objets hybrides.
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