Brexit: les « Partout » contre les « Quelque Part »

Au Royaume-Uni, comme dans bien d’autres pays occidentaux, un conflit de valeurs est venu s’ajouter à l’ancien clivage droite-gauche. D’un côté ceux qui privilégient l’ouverture sur le monde, de l’autre ceux qui préfèrent la stabilité et ont décidé de se faire entendre.

La plupart des commentateurs britanniques voient dans l’opposition « ouvert-fermé » la nouvelle ligne de partage en politique. Tony Blair a consacré un discours à cette distinction en 2007, juste avant de quitter ses fonctions : « La politique moderne a moins à voir avec les positions traditionnelles de la droite et de la gauche et plus, aujourd’hui, avec ce que j’appellerais le choix moderne, qui est celui de l’ouverture contre la fermeture. » Il n’avait certes pas entièrement tort, mais n’arrivait pas à saisir pourquoi tant de gens ne se retrouvaient pas dans sa vision de l’ouverture. Pour le comprendre, il faut examiner la grande fracture autour des valeurs dans la société britannique, qui trouve plus ou moins d’écho dans d’autres sociétés développées. Les vieux antagonismes de classe et d’intérêt économique n’ont pas disparu, mais une autre ligne de séparation, à la fois plus large et moins précise, vient désormais s’y juxtaposer – la ligne entre ceux qui se vivent comme étant « de partout » et ceux qui, au contraire, se sentent « de quelque part ». Les « Partout » dominent notre culture et notre société. Ils ont tendance à briller...
LE LIVRE
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Les Deux Clans. La nouvelle fracture mondiale de David Goodhart, Les Arènes, 2019

ARTICLE ISSU DU N°102

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