Baudelaire superstar
Publié dans le magazine Books n° 122, novembre-décembre. Par Baptiste Touverey.
En 2021, on fêtait le bicentenaire de la naissance de Baudelaire. Dans The New York Review of Books, l’universitaire et poétesse Ange Mlinko dresse le bilan éditorial non négligeable de l’événement aux États-Unis : une nouvelle traduction des Fleurs du mal par Aaron Poochigian (Liveright, 2021) et du Salon de 1846 par Jonathan Mayne (David Zwirner, 2021), ainsi que des écrits tardifs, souvent inachevés ou posthumes (Fusées, Mon cœur mis à nu, Petits Poèmes en prose, Pauvre Belgique), lesquels n’avaient jamais jusqu’ici été réunis en anglais (ils le sont désormais sous le titre Late Fragments). La nouvelle traduction des Fleurs du mal déçoit Mlinko. De son propre aveu, Poochigian ne l’a écrite qu’en quatre mois, au printemps 2020, et malheureusement le résultat « garde la trace de cette hâte ». On sent Mlinko, en revanche, séduite par les Late Fragments, où le poète, renonçant aux vers, explore des formes plus expérimentales : le chantre de l’art...