Bagatelles pour Céline

Pour Karl Orend, Céline était « le plus important écrivain français du XXe siècle ». Peut-être, surtout si l’on évacue Proust, comme il le fit : « Oh ! Proust, s’il n’avait pas été juif, personne n’en parlerait plus ! » (lettre à Jean Paulhan, 27 janvier 1949). Spécialiste du Paris des années 1930, lui-même parisien, Karl Orend a publié l’été dernier dans le Times Literary Supplement un article dithyrambique sur Céline, qui a fait couler un peu d’encre. L’occasion ? La publication en anglais de trois de ses livres. D’abord La Vie et l’œuvre de Semmelweis, ce médecin autrichien qui fut voué aux gémonies pour avoir préconisé l’asepsie (Céline reprenait là le sujet de sa thèse de médecine). Ensuite, Normance et Entretiens avec le professeur Y, publiés en 1954 et 1955 par Gallimard. Karl Orend ne se contente pas de rendre hommage au talent de l’écrivain, à la redoutable acuité de son regard, il prend sa défense morale. À l’en croire, ses trois livres maudits, Bagatelles pour un massacre (1937), L’École des cadavres (1938) et <...

ARTICLE ISSU DU N°10

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