Peu d’événements historiques ont été aussi étudiés que la Shoah. Comme le rappelle l’historien Joseph Cronin sur le site
Reviews in History, « rien qu’à la bibliothèque du Congrès, à Washington, on trouve 16 000 ouvrages sur le sujet ». Autant dire que lorsque
Holocauste. Une nouvelle histoire est paru en janvier 2017 outre-Manche, son auteur, Laurence Rees, était attendu au tournant. Car il ne fait pas partie du sérail universitaire : c’est un réalisateur et producteur de documentaires historiques, notamment pour la BBC. « J’admets que je voulais ne pas aimer ce livre », confesse Cronin – qui a finalement été plutôt conquis.
Certes, Rees ne révolutionne pas notre vision de la Shoah et, contrairement à ce que laisse supposer le titre, « il n’y a pas de conclusions nouvelles : elles reflètent le consensus historique actuel », estime le spécialiste des camps de concentration Nikolaus Wachsmann dans
The Guardian. Ainsi l’ouvrage penche-t-il résolument en faveur de la thèse fonctionnaliste, selon laquelle la solution finale ne résulte pas de la mise en œuvre d’un plan conçu avant le déclenchement de la guerre, mais est le...