Publié dans le magazine Books n° 0105, mars 2020.
Sur les côtes françaises, l’éolien offshore n’a pas plus de justification environnementale ou économique que les éoliennes terrestres. Les premiers projets retenus, très onéreux, sont situés dans des zones peu ventées et font fi des écosystèmes.
Katherine Poujol est la présidente de l’association Gardez les caps, dans les Côtes-d’Armor, qui milite pour la protection des écosystèmes marins et des équilibres socio-économiques associés, notamment la pêche artisanale dans les baies de Saint-Brieuc et de Saint-Malo. L’association veille en particulier à ce que le nécessaire développement des activités économiques se concilie harmonieusement avec le respect de l’environnement marin.
Dans quel contexte, à votre avis, les éoliennes posées sur le fond marin se justifient-elles ?
En moyenne, une éolienne terrestre fonctionne 21 % du temps à sa capacité, une éolienne en mer, 33 %. Quand il n’y a pas de vent, c’est 0 %. Alors, tant que nous ne savons pas comment stocker l’électricité en grande quantité, à un prix raisonnable, avec des technologies peu gourmandes en combustibles fossiles et en minéraux rares, les éoliennes en mer, comme leurs sœurs terrestres, n’ont pas de justification énergétique ou environnementale. Voyez l’Allemagne, qui a le parc offshore le plus important d’Europe avec environ 1 200 éoliennes raccordées au réseau : elle produit néanmoins l’une des électricités les...