Chasser le lion pour le protéger
Publié le 19 juillet 2019. Par La rédaction de Books.
Le roi lion /Copyright The Walt Disney Company
Le Roi Lion a fait cette semaine son grand retour au cinéma.
L’avenir pour les lions d’Afrique est cependant loin d’être aussi joyeux que dans une production Disney. D’ici 2035, la moitié de la population actuelle de lions pourrait avoir disparu. Il n’en resterait alors qu’environ 10 000 à l’état sauvage. Le zoologiste américain Greg Packer, directeur et fondateur du centre d’étude des lions à l’université du Minnesota, décrit, dans Lions in the Balance, son combat pour les protéger. Pendant 35 ans, il a étudié les lions du parc national de Serengeti, en Tanzanie.
Les riverains du parc les tuent pour se défendre ou se venger. Les félins leur volent leur bétail et parfois même s’en prennent aux hommes. Pour les Massai notamment, ils sont dignes d’être chassés jusqu’à l’extinction, d’autant que tuer un lion est traditionnellement une manière de prouver sa virilité. Greg Packer comprend cela, et milite pour que toutes les réserves soient clôturées comme en Afrique du Sud. Il comprend aussi qu’interdire les chasses aux lions pratiquées par les riches occidentaux ne protègera pas les animaux. « Les lions ont besoin de la chasse aux trophées autant que les chasseurs ont besoin de lions », écrit-il.
« La chasse n’est pas intrinsèquement dangereuse pour les populations de lions, si les chasseurs prennent garde de laisser les mâles vieillir suffisamment pour qu’ils puissent protéger leurs lionceaux », précise le zoologiste. Les mâles qui s’accouplent avec une lionne déjà mère ont en effet tendance à tuer ses lionceaux d’un autre père.
La chasse « peut fournir la meilleure incitation possible pour protéger des grandes étendues sauvages, assure Packer. Les lions sont au sommet de la pyramide. Si les chasseurs prennent soins des écosystèmes (terre, flore et herbivores), ils seront récompensés par des lions en bonne santé. »
Mais l’industrie de la chasse ne joue pas le jeu. Pire, elle contribue au déclin de la population de lions, selon Packer. Pour lui, le seul espoir de sauver les lions et la faune africaine serait de donner aux grandes réserves le titre de patrimoine mondial de l’humanité et de voir leur protection financée par des fonds internationaux.
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