Contre le relativisme culturel

Publiée en 1987, la charge d’Allan Bloom contre la culture de masse ressort dans une version intégrale inédite.

Allan Bloom, éminent professeur de philosophie politique, s’élève dans un long ouvrage contre les effets pernicieux de la « culture de masse » et du relativisme intellectuel (toutes les idées se valent, et tous ceux qui les formulent aussi). Les étudiants, dit-il, sont de « good kids », quoique, culturellement, « de vrais sauvages ». Et, lorsqu’ils sortent de l’université bardés de connaissances techniques, ils demeurent moralement et intellectuellement décérébrés, prêts à tomber dans tous les pièges du temps : « Gauchisme, promiscuité sexuelle, féminisme, rock, black power, adoration du marché » ou, pire que tout, « la vulgarité du succès ». Rien de très nouveau ? Sauf que l’ouvrage date de 1987, et qu’il a connu alors un succès considérable : plus de 1 million de lecteurs américains, dont « des étudiants qui se sont cru obligés de lire le livre à la lampe de poche sous leurs couvertures, pas trop sûrs de quoi en penser, mais pressentant qu’il représentait une menace », écrivait Jim Sleeper dans The New York Times à l’époque. Allan Bloom, un ultraconservateur (du moins pendant la journée, ses nuits ressemblant plus à celles de ­Roland...
LE LIVRE
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L’Âme désarmée. Essai sur le déclin de la culture générale de Allan Bloom, Les Belles Lettres, 2018

ARTICLE ISSU DU N°93

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