Romantisme et lutte des classes

Sally Rooney est la figure montante de la littérature anglophone. Son deuxième roman lui vaut d’être comparée à Jane Austen et sacrée « premier grand écrivain de la génération Y ».

Sexe cru et sentiments complexes, réseaux ­sociaux et crise économique : une ­génération de jeunes anglophones semble avoir trouvé sa voix avec un roman irlandais qui impressionne aussi les plus âgés. Classé au palmarès des meilleures ventes par l’hebdomadaire ­britannique Sunday Times et bientôt adapté en série télévisée par la BBC, Normal People, de Sally Rooney, 27 ans, suscite l’enthousiasme, aussi bien dans le pays natal de l’auteure qu’aux États-Unis, où The New York Times salue « le premier grand écrivain de la ­génération Y ». L’histoire ? Rejeton de la bourgeoisie provinciale irlandaise, Marianne, adolescente introvertie, noue une relation amoureuse compliquée avec Connell, héros du lycée et fils d’une femme de ménage. Marqué par l’inégalité sociale et par le contraste entre la popularité du garçon et la ­marginalité de la jeune fille, le lien ­subsiste jusqu’au seuil de l’âge adulte. Comparée à Lena Dunham, la créatrice de la série Girls, Sally Rooney s’était déjà fait remarquer avec son premier roman, Conversations with Friends (2017), é...
LE LIVRE
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Normal People de Sally Rooney, Faber & Faber, 2018

ARTICLE ISSU DU N°93

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