Publié dans le magazine Books n° 88, mars/avril 2018.
Davide Orecchio imagine des destins différents à Lénine, Trotski et Staline et donc un autre XXe siècle.
Troisième roman de l’écrivain Davide Orecchio,
Mio padre la Rivoluzione, invente de nouvelles versions de la révolution d’Octobre, une « histoire infidèle » ou « contrefactuelle » où Lénine et Trotski jouent des rôles différents de ceux que nous leur connaissons. Car « un écrivain a deux possibilités diamétralement opposées pour raconter l’Histoire », souligne le journaliste Riccardo De Gennaro dans le quotidien de gauche
Il Manifesto. Il peut écrire un roman historique et glisser dans le fil d’événements réels des personnages fictifs. Mais il peut aussi « intervenir directement dans l’Histoire, proposer un discours critique en suggérant de nouvelles hypothèses, en s’interrogeant sur le cours qu’elle aurait pu emprunter (que se serait-il passé si… ?), sans perdre de vue les documents et les témoignages ».
C’est cette deuxième voie qu’a choisie Orecchio pour raconter – et transformer – la révolution russe en douze histoires. Dans cette uchronie, poursuit Riccardo De Gennaro, « la révolution est débarrassée de ses lieux communs, des scories de la rhétorique du socialisme réel ». Staline et Hitler ne forment plus qu’...