Plus qu’« une biographie », ce
Lénine est un essai biographique. Lars T. Lih, qui s’est fait connaître il y a quelques années par une magistrale et minutieuse relecture du
Que faire ? du leader bolchevique (1), tente cette fois d’« expliquer l’ensemble de son œuvre, ses motivations, les idées qui l’animaient et leur lien avec sa vie émotionnelle », écrit Alastair Stephens sur le site d’extrême gauche Counterfire. En ressort un portrait de Lénine débarrassé de sa légende noire : non pas un opportuniste froid, mais un romantique. Non pas le contempteur d’une classe ouvrière incapable de s’organiser, mais précisément le contraire : « Lénine avait une confiance illimitée dans les capacités de la classe ouvrière. C’étaient l’intelligentsia et son amateurisme qui l’inquiétaient et qui, dans son esprit, avaient le plus besoin de la discipline du Parti », commente Alastair Stephens. Son indifférence à l’endroit de la paysannerie, qui représentait 80 % de la population russe ? Un non-sens, selon l’auteur : Lénine fut au contraire l’un des seuls à comprendre qu’elle pouvait être autre chose qu’...