Vraiment désobligeant

L’une des œuvres les moins politiquement correctes de « l’un des auteurs décadents français les plus connus mais les moins traduits » est proposée au lecteur américain. Gare au choc des cultures.

Aux États-Unis, l’édition ne fait pas vraiment la part belle aux auteurs étrangers : sur les plus de 300 000 livres publiés chaque année, moins de 3 % sont des traductions, dont seulement 0,5 % d’œuvres françaises. Alors, comment expliquer qu’un éditeur ait entrepris de faire franchir l’Atlantique à un livre aussi étrange qu’Histoires désobligeantes, de Léon Bloy, plus d’un siècle après sa parution originale ? L’éditeur en question – Wakefield Press – se targue il est vrai de ne « se consacrer qu’à la traduction de joyaux ignorés et d’ovnis littéraires ». Il est vrai, aussi, que cette maison ne lésine pas sur le racolage : elle vante Léon Bloy comme « l’un des auteurs décadents français les plus connus mais les moins traduits » et appâte un peu plus le chaland en évoquant « des récits de vol, d’onanisme, d’inceste, de meurtre, plus quantité d’autres formes de perversion et de cruauté ». Pourtant, peu d’auteurs étrangers semblent moins en phase avec le lectorat américain que ce farouche « catholique anticlérical ». Celui que l’éditeur courageux s’aventure à diffuser dans l’épicentre du politiquement correct est...
LE LIVRE
LE LIVRE

Histoires désobligeantes de Léon Bloy, L'Arbre Vengeur, 2007

ARTICLE ISSU DU N°69

SUR LE MÊME THÈME

Francophilies Gauguin, sale colonialiste ?
Francophilies Quand les États-Unis célèbrent le « Mozart de la comédie »
Francophilies Reines des âges obscurs

Aussi dans
ce numéro de Books