Dans
Chagrin d’école, Daniel Pennac racontait comment, de cancre malheureux, il était devenu un enseignant convaincu de l’importance de sa mission auprès des élèves en difficulté. Grand succès en France, prix Renaudot, l’ouvrage vient d’être traduit en Allemagne. Il y rencontre un écho particulier. Il faut dire qu’outre-Rhin beaucoup d’anciens cancres deviennent enseignants. C’est du moins ce qu’a révélé une étude récente, dûment rappelée par Georg Renöckl en rendant compte du livre de Pennac dans la
Neue Zücher Zeitung. Mais le livre interpelle pour une raison plus profonde, écrit le journaliste. C’est que « l’auteur s’oppose avec énergie à la tendance qui consiste à avoir, pour chaque problème qui se présente dans une salle de cours, une explication sociologique toute prête et à appeler les experts en renfort ». Certes, quand Pennac tape sur la télévision ou le culte des marques, il n’est pas franchement révolutionnaire, juge Renöckl. Et sa vision de l’enseignement se révèle pour le moins conservatrice : apprentissage des textes classiques, nécessité de l’évaluation, croyance...