Publié dans le magazine Books n° 27, novembre 2011.
Loin d’occuper dans l’esprit humain la position centrale que lui attribuaient Descartes et les philosophes rationalistes, la conscience se cantonne, le plus souvent, au rôle d’inspecteur des travaux finis. Les mécanismes cognitifs qui sont au fondement de nos croyances et de nos actions œuvrent pour l’essentiel à notre insu et échappent à tout contrôle réflexif. C’est en tout cas le message que martèle avec passion le neurologue David Eagleman dans Incognito, son dernier ouvrage de vulgarisation, bestseller aux États-Unis.
Loin d’occuper dans l’esprit humain la position centrale que lui attribuaient Descartes et les philosophes rationalistes, la conscience se cantonne, le plus souvent, au rôle d’inspecteur des travaux finis. Les mécanismes cognitifs qui sont au fondement de nos croyances et de nos actions œuvrent pour l’essentiel à notre insu et échappent à tout contrôle réflexif (lire
« Ces émotions qui nous gouvernent »). C’est en tout cas le message que martèle avec passion le neurologue David Eagleman dans
Incognito, son dernier ouvrage de vulgarisation,
bestseller aux États-Unis.
« La conscience ressemble, selon lui, au directeur général d’une grande entreprise », qui « sait peu de choses sur le détail des opérations quotidiennes » et auquel ses subordonnés ne transmettent que « des rapports succints, tardifs et parfois contradictoires », résume Adam Kepecs dans la revue
Nature. C’est dire le peu de valeur qu’accorde Eagleman aux données issues de l’introspection : les raisons qui semblent à nos yeux justifier nos décisions ou motiver nos opinions ne constituent en général...