Tourments d’exilés
Publié dans le magazine Books n° 43, mai 2013.
« Comment savoir quand il faut fuir ? Dans toutes les histoires de guerre et de révolution, il existe une démarcation mystérieuse entre ceux qui savent partir et ceux qui meurent pour être restés », note David Marr dans The Monthly à propos du roman Tout ce que je suis. L’Australienne Anna Funder y reconstitue le destin d’un groupe d’Allemands exilés en Angleterre dans les années 1930, artistes et militants politiques, qui, pour beaucoup, vivaient sous les feux de la rampe et « se retrouvent non seulement loin de leur pays, mais aussi de leur langue et de leur public », poursuit Marr. Ils ne bénéficient que d’une protection précaire des Britanniques qui leur interdisent toute activité politique et menacent de les extrader s’ils persistent à vouloir alerter le monde du danger nazi. Parmi ces personnages bien réels : le dramaturge Ernst Toller, l’un des plus joués de la République de Weimar, qui finira...