La revanche de l’antipsychiatrie
Publié dans le magazine Books n° 44, juin 2013.
Même s’il refusait cette étiquette, l’Italien Franco Basaglia est resté dans les mémoires comme l’une des figures de l’« antipsychiatrie » des années 1960 et 1970. Ne donne-t-on pas souvent son nom à la fameuse loi 180 de 1978, qui encadrait la fermeture des asiles de la péninsule, au profit de structures ouvertes ? Trente-cinq ans plus tard, la presse se passionne pour la biographie que lui consacre un journaliste de L’Unità, Oreste Pivetta. Relatant dans ses moindres détails le combat du médecin contre une institution de nature alors quasi carcérale, l’ouvrage est, plus qu’une biographie, un véritable « manuel d’histoire » selon le Corriere della Sera.
Basaglia, qui avait connu la prison en tant que résistant pendant la guerre, fit littéralement tomber les murs de l’asile de Gorizia, en Vénétie, après en avoir été nommé directeur en 1961. Décloisonnant l’espace, bannissant les lits à...