Un sionisme de légende
Publié dans le magazine Books n° 45, juillet-août 2013.
Meir Shalev rend un délicieux hommage à sa grand-mère, maniaque de la propreté. Au risque d’occulter la complexité du passé d’Israël.
Meir Shalev serait-il le plus russe des écrivains israéliens ? Pour le site JewishBoston, cela ne fait aucun doute : « Sa manière d’entremêler les vies de personnages innombrables et de décrire par le menu le dur labeur est typiquement russe, tout comme la nature circulaire de son récit. » Il est vrai que c’est d’Ukraine que sont partis, dans les années 1920, le grand-père et la grand-mère de l’écrivain, cette Tonia à laquelle il consacre son dernier livre. Un hommage drôle et tendre à cette maniaque de la propreté qui mène une guerre acharnée contre la poussière, et à qui son beau-frère – honni pour avoir choisi la capitaliste Amérique – offre un aspirateur. Elle ne l’utilisera jamais. Pourquoi ?
« C’est probablement le livre le plus réjouissant jamais écrit sur le trouble obsessionnel compulsif », salue dans Hareetz Saguy Green, qui souligne aussi la part de myopie d’un roman...