Inanna-Ama-Mu vivait au XIXe siècle… avant notre ère. Scribe mésopotamienne, elle habitait Sippar, située à une trentaine de kilomètres au sud de l’actuelle Bagdad. Les dix-neuf tablettes rédigées de sa main sont des comptes rendus de procès, un achat d’esclave ou encore un règlement de litige au profit d’une femme. Vers 1659, au moment où Molière présente
Les Précieuses ridicules, mais à l’autre bout du monde, en Chine, le lettré Ye Shayuan publie les vers de sa femme Shen Yiuxiu et de ses deux filles Ye Xiaowan et Ye Xiaoluan. Morte prématurément, cette dernière avait commencé à écrire de la poésie à l’âge de 12 ans ; elle a laissé un « recueil de poèmes à l’écriture exquise et captivante », écrit Tian Luo, de l’université de Pékin, dans ce monumental et captivant ouvrage consacré aux « femmes créatrices ». Le mot « créatrice » est ici entendu dans son sens le plus large, puisque dans ces trois volumes de 1 600 pages (chacun) figurent des scribes aux côtés d’écrivains véritables, de grandes scientifiques mais aussi une gynécologue d’Alexandrie plus ou moins...