Publié dans le magazine Books n° 50, janvier 2014. Par Stefano Montefiori.
En soutenant que l’islam est le « paillasson de nos conversations », Claude Askolovitch s’en prend aux préjugés des Français, mais aussi à des intellectuels comme Alain Finkielkraut.
« L’islam est le paillasson de nos conversations, l’exutoire de nos aigreurs, la preuve de notre existence : je me méfie, donc je suis. Mieux encore : l’islam nous permet de haïr en progressistes, de dénigrer au nom de la femme, de la République, de la défense des juifs, du respect de l’école ou de la liberté des homos ; au nom de l’amour de la France et de sa survie. » Ce progressiste qui, contrairement à nombre de ses amis, se refuse à haïr n’est autre que Claude Askolovitch, l’un des journalistes français les plus connus. Juif, de gauche, il a dû renoncer l’année dernière à son poste de grand reporter au
Point, après s’être opposé à une enquête coup de poing sur la viande halal, enquête parue quelques mois après ses adieux au journal sous ce titre de « une » demeuré célèbre : « L’islam sans gêne ».
Si, aujourd’hui, Askolovitch accepte volontiers de parler de l’islam, c’est pour en prendre la défense dans Nos mal-aimés. Ces musulmans dont la France ne veut pas. Nous avons rendez-vous dans...