Publié dans le magazine Books n° 51, février 2014. Par Andres Vera.
D’abord scientifique positiviste, Hippolyte Rivail, alias Allan Kardec, se convertit au spiritisme en 1857. Il en est le principal héraut. Oublié en France, il est aujourd’hui une vedette au Brésil, devenu le plus grand pays spirite du monde.
« Quiconque a étudié les sciences avec sérieux ne peut que rire des ignorants. Il ne peut plus croire aux fantômes ni aux âmes de l’autre monde. » Voilà comment le professeur Hippolyte Léon Denizard Rivail, membre de neuf sociétés savantes et auteur d’une vingtaine de livres sur la pédagogie, résumait son scepticisme. Intellectuel respecté, il baignait dans un milieu scientifique en pleine effervescence, qu’agitaient les débats sur la théorie de l’électromagnétisme, les nouvelles machines à vapeur et la lampe à incandescence.
C’est pourtant ce même homme qui deviendra le fondateur du dogme spirite tel que nous le connaissons aujourd’hui, fondé sur la croyance en Dieu mais aussi en la réincarnation et en la communication avec les morts.
C’est l’histoire de cette mue que raconte l’ouvrage
Kardec. A Biografia, que vient de publier le journaliste Marcel Souto Maior (1). « Il aura suffi d’à peine treize années à cet homme pour bâtir une doctrine tout entière », explique l’auteur. De 1857, date de sa conversion à l’âge de 53 ans, jusqu’à sa mort en 1869 des suites d’une rupture d’anévrisme, le...