Livre à relire – Pas dans l’histoire, l’homme africain ?
Publié dans le magazine Books n° 62, février 2015.
Via l’Égypte, le passé historique de l’Afrique est aussi le nôtre. Une réalité escamotée lors du discours à Dakar d’un ancien président de la République.
Quelqu’un a dit que l’homme africain n’était « pas encore assez entré dans l’histoire », et que « le problème de l’Afrique, ce (n’était) pas de s’inventer un passé plus ou moins mythique pour s’aider à supporter le présent, mais de s’inventer un avenir » (1).
Ce quelqu’un-là, ou son porte-plume, avait sans doute parcouru les ouvrages de l’intellectuel sénégalais Cheikh Anta Diop. Mais un peu vite. Car on y apprend que ce « passé plus ou moins mythique », c’est en fait, via l’Égypte, le nôtre aussi !
Cheikh Anta Diop soutenait en effet que les anciens Égyptiens étaient culturellement, linguistiquement, et même physiquement « nègres », comme on disait alors. Pour ce faire, il s’appuyait sur tout un ensemble de démonstrations d’ordre linguistique, historique, voire biologique, telles que l’existence d’innombrables similitudes entre certaines langues africaines (dont le wolof, le bassa, le nuer…) et l’égyptien ancien, ainsi qu’entre les hiéroglyphes et les objets ou animaux qu’ils représentaient (clairement d’origine africaine pour quelques-uns, les instruments de pêche par exemple). Il invoquait encore les proximités entre d’...
Cet article est réservé aux donateurs de Books.
Je donne tout de suite !
Déjà donné ?
Je me connecte pour en profiter