Adonis : « Il n’y a pas eu de révolution arabe »

À mille lieues de l’optimisme ambiant sur l’effervescence politique du monde arabe, le poète appelle à raison garder : nous n’avons assisté qu’à des changements de façade, dit-il. Si des têtes sont tombées, les structures du pouvoir restent intactes.

D’origine syrienne et de nationalité libanaise, Adonis est considéré comme l’un des plus grands auteurs arabes vivants. Théoricien du poème en prose, il a profondément renouvelé la littérature arabe contemporaine et vient de se voir décerner le prestigieux prix Goethe pour l’ensemble de son œuvre. À 81 ans, cet intellectuel de gauche, laïc radical, est connu pour la franchise de ses propos sur l’« arriération » arabe, qui lui valent d’être fréquemment au centre de vives polémiques. En juin dernier, il publiait ainsi une lettre ouverte au président Bachar el-Assad, provoquant une avalanche de critiques. Il revient ici sur le sens de sa démarche.   N’est-il pas étonnant qu’après avoir soutenu inconditionnellement les révolutions tunisienne et égyptienne, vous fassiez marche arrière quand il s’agit de la Syrie ? Ce qui s’est produit en Tunisie et en Égypte, et la façon dont cela s’est produit, a porté un coup décisif à l’idée du président à vie imposé par l’armée ou par le parti unique. Mais je ne considère pas pour autant qu’il...
LE LIVRE
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Le Regard d’Orphée de Adonis, Fayard, 2009

ARTICLE ISSU DU N°26

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