1914 et la gloriole britannique
Publié dans le magazine Books n° 49, décembre 2013.
Un célèbre historien anglais invite ses compatriotes à reconsidérer leur rôle dans la Grande Guerre, en critiquant sévèrement le haut commandement.
Un siècle après, la question des causes de la Première Guerre mondiale continue de diviser les historiens. Les uns, comme l’Australien Christopher Clark dans Les Somnambules, refusent d’accuser tel ou tel pays et mettent l’accent sur la complexité de l’engrenage diplomatique et militaire [voir « 1914, crise de paranoïa », Books, n° 48, p. 98]. Mais cette thèse du « tous coupables-tous innocents » est rejetée par d’autres, pour qui l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie portent une responsabilité particulière dans le déclenchement du conflit. Max Hastings est de ceux-là.
Dans Catastrophe, son ouvrage de synthèse sur la Grande Guerre, bestseller depuis sa sortie fin septembre au Royaume-Uni, le célèbre historien britannique « réaffirme avec force la thèse de la culpabilité allemande », écrit Ben Shephard dans le Guardian. Hastings reprend, comme d’autres avant...