Un progrès, tout de même ?

En Occident au moins, les hommes sont devenus moins tolérants à l’égard des différentes formes de brutalité. Et la régression de la violence civile au cours des derniers siècles est attestée. Peut-on pour autant voir là une tendance lourde, irréversible et universelle de l’histoire ?

Pavé de plus de 800 pages imprimées serré, The Better Angels of Our Nature est une analyse audacieuse et admirablement synthétique de l’évolution de la nature de la violence, et de son niveau, au cours de l’histoire humaine, de la préhistoire à nos jours [lire « Vers la fin de la violence ? », Books, février 2012 et, la critique de Michel André, « Un monde de moins en moins violent ? »]. Professeur de psychologie à Harvard, Steven Pinker a produit en un quart de siècle toute une série d’ouvrages ambitieux, très bien informés mais aussi de lecture aisée, sur nos facultés mentales, principalement du point de vue de la psychologie évolutionnaire darwinienne. Il y révèle un talent pour la vulgarisation scientifique et un penchant pour le recueil de quantité de données disparates qu’il assemble en d’impressionnants – et parfois extravagants – édifices. Dans son dernier livre, le Canado-Américain expose la thèse suivante : contrairement au sentiment que produit l’intérêt obsessionnel des médias pour les informations sensationnelles,...
LE LIVRE
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Les meilleurs anges de notre nature de Steven Pinker, Viking, 2011

ARTICLE ISSU DU N°38

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