Corruption : tout le monde le fait, pourquoi pas moi ?

La corruption a longtemps été considérée comme un mal nécessaire ou, du moins, inévitable. Jusqu’à la fin des années 1990, à la Banque mondiale, le mot lui-même était tabou. Les choses ont changé avec les enquêtes des journalistes et l’action des ONG. Mais comment remédier au fléau lui-même ?


© Nasief Manie/Foto24/Gallo Images/Getty

En Afrique du Sud, le président Jacob Zuma, éclaboussé par de multiples scandales, a été contraint à la démission en février dernier. Son successeur s’est engagé à faire le ménage.

Il y a encore une génération, la corruption n’intéressait pas grand- monde. Dans les pays riches, elle était considérée comme un phénomène du passé ; dans les pays pauvres, on faisait comme si elle n’existait pas. Les temps ont changé. Désormais, elle se dispute la une des journaux avec le terrorisme. Est-ce parce qu’elle a augmenté ? Parce que nous sommes devenus plus puritains ? Parce que nous sommes mieux informés ? Les scandales de corruption sont deve­nus des questions politiques majeures. L’affaire brésilienne – qui a abouti à la destitution de la présidente Dilma Rousseff et pourrait aboutir à celle de son successeur, Michel Temer – a fait le tour du monde. La Corée du Sud a connu le même processus. L’Afrique du Sud également, avec la démission du président Jacob Zuma. En Chine, la corruption généralisée de l’élite dirigeante met en péril la légitimité de l’État ; en réponse, le président Xi Jinping a entrepris la plus grande purge depuis la folie de l’ère Mao. Le Premier ministre indien Narendra Modi a pris des mesures pour...
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The Corruption Cure de Robert Rotberg, Princeton University Press, 2017

ARTICLE ISSU DU N°91

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