Splendeurs et misères du grand âge

Une disgrâce voire un « naufrage » pour certains, une libération pour d’autres : la vieillesse inspire assurément des sentiments contradictoires. Dans le livre qu’elle lui consacre, Simone de Beauvoir raconte par le menu les outrages et les joies de la sénescence.


Simone de Beauvoir, à Paris, le 20 juin 1978, alors âgée de 70 ans. La femme de lettres engagée s’éteindra huit ans plus tard, le 14 avril 1986. © Jean-Pierre Couderc/Roger-Viollet

La vieillesse n’a pas vraiment bonne presse. Mais puisque près de 20 % des Français ont plus de 65 ans, la question mérite d’être regardée bien en face et de près. Pas besoin d’aller pour autant enquêter dans les Ehpad : la lecture, certes éprouvante, du compendium de 600 pages de Simone de Beauvoir suffit. En 1970, soit vingt ans après Le Deuxième Sexe, c’est au « tabou » du troisième âge, dont à 62 ans elle s’approchait dangereusement, que la romancière-philosophe-féministe s’est en effet attaquée. Hélas, cette nouvelle charge contre une « conspiration du silence » n’a connu ni le succès ni le retentissement de la précédente. Le sexe est plus glamour que la sénescence.


Un sujet auquel Simone de Beauvoir a consacré une place conséquente dans son immense bibliographie 1, et qu’elle a scrupuleusement étudié sur le terrain comme dans les livres. Le sien, intitulé La Vieillesse, est une somme gorgée...

LE LIVRE
LE LIVRE

La Vieillesse de Simone de Beauvoir, Gallimard, 1970

ARTICLE ISSU DU N°118

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