Richard Tol : « Le changement climatique n’est pas un problème important pour le XXIe siècle »
Publié dans le magazine Books n° 75, avril 2016. Par Olivier Postel-Vinay.
Globalement, l’impact économique du réchauffement sera négligeable à court terme et très supportable durant les cent prochaines années. Mais pas dans les pays en développement, plus vulnérables en raison de leur pauvreté même. Or les pays riches ne les aident pas à s’adapter. Pis, ils leur imposent des politiques climatiques qui, en entravant leur croissance, pourraient faire plus de mal que de bien.
L’économiste néerlandais Richard Tol est professeur à l’université du Sussex et enseigne l’économie du changement climatique à l’université Vrije d’Amsterdam. Il est l’un des « auteurs coordinateurs » du dernier rapport du Groupe d’experts internationaux sur l’évolution du climat (Giec).
Dans votre livre et un récent article (1), vous écrivez qu’à « court terme » le changement climatique pourrait bien être bénéfique, et qu’il faudra attendre le « long terme » pour que ses effets négatifs l’emportent. Comment êtes-vous parvenu à cette conclusion ?
Les effets supposés du changement climatique sont très divers. Quand on parcourt la littérature scientifique, on lit à la fois que : des cultures seront affectées par l’aggravation des sécheresses, tandis que d’autres pousseront plus vite en raison de la fertilisation apportée par le CO2 ; les formes de stress dues à la plus forte chaleur augmenteront, tandis que diminueront les formes de stress liées au froid ; la demande d’énergie pour compenser le réchauffement s’accroîtra ; les maladies...