Retour sur la tragédie basque

Nous replongeons dans la période sanglante des années 1980 de la guerre sale entre terrorisme nationaliste basque et terrorisme d’État. La romancière catalane met d’abord en scène deux figures féminines que tout oppose : la belle et sanguinaire Idoia López Riaño, appelée la « Tigresse », personnage réel et très médiatisé de l’ETA, et la fictive Miren, fille d’un policier, membre des GAL (Groupes antiterroristes de libération), milices parapolicières créées par l’État espagnol. Le roman s’organise autour de Miren, à l’adolescence difficile, amoureuse d’un jeune avocat de l’ETA, et d’une autre femme, Maria Ortega, obsédée par le personnage de la « Tigresse ». La romancière « entremêle subtilement et magistralement les deux intrigues, jusqu’à les réunir dans un magnifique dénouement », note l’écrivaine et journaliste basque Edurne Portela dans El PaísCelle-ci regrette cependant que la description de ladite Tigresse s’arrête en chemin. Mais comment « représenter une femme aussi opaque qu’elle, qui n’a donné qu’une seule interview publique et dont on connaît à peine la personnalité et l’intimité à travers les témoignages d’hommes qui la dépeignent comme une prédatrice sexuelle frivole ? », se demande Edurne Portela. Condamnée pour le meurtre de 23 personnes, Idoia López Riaño a été relâchée en 2017 après avoir signé un engagement de renoncer à la violence.

LE LIVRE
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Las fieras de Clara Usón, Seix Barral, 2024

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