La souffrance animale est à l’ordre du jour. Certains antispécistes vont jusqu’à plaider pour l’éradication de toutes les espèces animales, afin qu’elles cessent de se faire souffrir. D’autres s’en prennent aux boucheries, d’autres encore préconisent de ne plus manger de viande, voire de ne plus boire de lait ou encore de verbaliser les pêcheurs à la ligne. Il est loin le temps de chercheurs comme Pavlov ou Piéron, qui expérimentaient sur des chiens, ou, plus près de nous, de Jouvet, qui explorait les mécanismes du rêve en privant de sommeil des chats. On évoque aujourd’hui la souffrance chez la souris. Et même chez les robots, comme en témoigne le premier article de ce dossier. Nous tentons de répondre aux principales questions que chacun se pose.
Qu’est-ce qu’un animal ? Les poissons souffrent-ils ? Peut-on admettre, comme le fait une philosophe de Harvard, qu’un lapin vaut un humain ? S’il est vrai, comme l’explique le primatologue Frans de Waal, qu’il faut soigneusement distinguer les émotions des sentiments, faut-il en conclure que des animaux tels que les orques pleurent leurs morts ? Darwin déjà s’interrogeait sur les larmes des singes. Le neurobiologiste Alain Prochiantz s’élève contre le danger d’un anthropocentrisme excessif et met en évidence l’élément le plus fondamental à prendre en compte : la taille et la complexité du cerveau.
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