Redonner du sens au travail

La majorité des Américains blancs diplômés de l’université ont voté pour Trump. C’est le signe du ralliement d’une partie des élites à un point de vue qui fait sens : il faut réinjecter dans la politique des valeurs autres que purement économiques. Et viser le bien-être de la société dans son ensemble.


© Andrea Mantovani / Hans Lucas

Des « gilets jaunes » occupent un rond-point dans la Creuse, en novembre 2018. « Une large part de la population a été condamnée par la mondialisation et ses propagandistes venus de l’université. »

Les membres de la classe supé­rieure française qui ne lisent en ­général de la presse américaine que The New York Times et The Washington Post (ce qui est sans doute déjà leur faire trop d’honneur) voient volontiers en ­Donald ­Trump le représentant le plus saillant d’une vague « populiste » ­abjecte. Il serait le porte-voix d’un peuple mépri­sable, non éduqué, qui fume, boit, pollue l’atmosphère avec ses pots d’échappement. Face à lui se dresseraient les classes moyennes ouvertes et civilisées. Une telle conception des choses est fausse, bien entendu. Il suffisait d’examiner le vote en faveur de Trump, en 2016, pour s’en apercevoir : la majo­rité des Américains blancs diplômés de l’université ont voté pour lui (pas ceux qui sont allés au-delà de la licence, il est vrai, surtout s’ils étaient passés par les meilleures universités, inexpugnables citadelles du conformisme intellectuel, et donc du clintonisme). En vérité, le simple fait que Trump ait été élu montrait que le ralliement d’une partie des élites américaines à la nouvelle ligne...
LE LIVRE
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The Once and Future Worker. A Vision for the Renewal of Work in America de Oren Cass, Encounter Book, 2018

ARTICLE ISSU DU N°96

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