Voilà un peu plus de deux ans, l’hebdomadaire
The Economist titrait sur l’hégémonie exercée « à contrecœur » par l’Allemagne. Est-ce le signe d’un renversement de l’opinion dans ce pays ? Toujours est-il qu’un politologue allemand respecté, Herfried Münkler, appelle sous le titre
Macht in der Mitte (« La puissance du milieu ») à assumer pleinement cette domination et même à la renforcer. (1)
Münkler est le premier intellectuel à s’exprimer aussi clairement outre-Rhin. « Il y a encore quelques années, dire qu’un leadership allemand était souhaitable aurait fait pousser des cris d’orfraie. On tablait sur un progrès du processus d’intégration européenne. Les États nationaux devaient se fondre en un État fédéral sur le modèle américain », commente Adam Soboczynski dans
Die Zeit. Münkler, quant à lui, n’y croit plus – en tout cas à court terme : l’Union est trop vaste, trop hétéroclite, sans contours bien définis. On ne peut, à son avis, qu’essayer de renforcer ce qui a déjà été obtenu.
La grande idée du livre est que tout empire a besoin d’un...