Qui a peur de la race biologique ?
Publié dans le magazine Books n° 123, janvier-février. Par Michael Bycroft.
La race n’est qu’une construction sociale, nous assène-t-on. Difficile pourtant de nier sa dimension biologique. Un historien des sciences a tenté de s’y retrouver dans le dédale des déclarations et des études contradictoires. Il arrive à une conclusion dérangeante : et si le vrai problème n’était pas l’idée de race biologique, mais la croyance que la biologie peut répondre à toutes nos questions ?
Aurais-je loupé la première leçon sur la race, celle qui dit qu’elle est une construction sociale ? Ne partons pas sur un malentendu : il est évident pour moi que la race a une dimension sociale, en ce sens qu’elle est liée à la culture, au pouvoir et à l’histoire. Il est néanmoins tout aussi évident qu’elle a une dimension biologique. Elle est liée à des caractéristiques physiologiques telles que la couleur de la peau. Or, si la couleur de la peau n’est pas biologique, qu’est-ce qui l’est ?
Voilà quel était l’état de mes réflexions la première fois que j’ai entendu les idées reçues sur la race comme construction sociale. Par la suite, j’ai voulu en savoir plus et j’ai décidé de faire quelques recherches, c’est-à-dire de taper « la race est une construction sociale » dans Google.
Et les choses se sont gâtées. Internet regorge de déclarations niant la...