Quand Christophe Colomb découvrit le paradis
Publié en avril 2025. Par Books.
« L’histoire de la découverte et de la colonisation de l’Amérique est pour moitié un champ de bataille, pour l’autre un tabou, soit parce que certains veulent en faire le symbole héroïque de leur petite terre natale, soit parce que des universitaires barbants et conformistes consacrent tous leurs efforts à condamner le passé plutôt qu’à tenter de le comprendre », écrit l’historien espagnol Manuel Burón en introduction de son livre de « chroniques ».
Dans la dernière chronique on pourra lire les lettres émouvantes que les premiers migrants aux « Indes » (les Antilles) ont envoyées à l’Espagne, leur ancienne patrie. « Il s’agit de documents irremplaçables, non seulement en raison de la manière dont ils sont écrits, dans un espagnol qui semble tiré des pages de Cervantès lui-même, mais aussi parce qu’ils nous offrent une fresque vivante des premières décennies de la vie coloniale », peut-on lire dans Zenda, le portail littéraire espagnol. Son objet est de restituer dans leur fraîcheur d’origine une demi-douzaine de chroniques rédigées par les premiers colonisateurs, dont Christophe Colomb et Hernán Cortés. « Il est impossible de les lire sans participer au moins en partie à la fascination ou l’esprit de curiosité qui les animaient. En lisant leurs témoignages, on s’invite au premier rang du spectacle de ce moment singulier où les habitants d’une petite péninsule européenne se sont aventurés dans le vaste monde pour la première fois. » Il faut lire ces chroniques pour comprendre, par exemple, pourquoi Christophe Colomb, loin de faire preuve de naïveté, avait de bonnes raisons de penser qu’en découvrant l’Amérique il allait découvrir le paradis décrit dans la Bible. Il s’agit de documents merveilleux qui, pour une raison ou une autre, ont été quelque peu ignorés », explique Burón dans un entretien publié par le journal en ligne Vozpópuli.