Publié dans le magazine Books n° 100, septembre 2019. Par Bernard Granger.
Difficulté de poser un diagnostic, subjectivité des symptômes, diversité des interprétations… La psychiatrie est un monde à part. Si progrès il y a, il est dans les outils thérapeutiques. Encore faut-il les utiliser avec parcimonie et que les institutions soient à la hauteur.
Aurait-on l’idée de se demander si la cardiologie, la pneumologie, la chirurgie viscérale ou l’infectiologie ont connu des progrès ? La réponse va tellement de soi qu’on se sentirait ridicule de poser une telle question. Les améliorations spectaculaires de l’espérance de vie depuis que les maladies infectieuses sont mieux combattues grâce aux antibiotiques et à la vaccination sont incontestables, même si, dans ce dernier domaine, l’opinion publique se laisse parfois abuser et l’obscurantisme regagne du terrain avec les conséquences que l’on connaît ; grâce aux médicaments actifs sur l’hypertension, le nombre d’accidents vasculaires cérébraux s’est considérablement réduit ; les enfants ne meurent plus d’asthme, car on sait désormais soigner cette maladie ; et ainsi de suite pour chaque spécialité. Certes, il y a de petits et de grands progrès, mais il arrive que telle ou telle affection naguère grave, voire mortelle, soit soudainement vaincue par une avancée thérapeutique révolutionnaire, comme cela a été le cas pour le sida ou, plus récemment, l’hépatite C.
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