La prochaine pandémie
Publié dans le magazine Books n° 109, juillet/août 2020. Par Olivier Postel-Vinay.
La consommation de viande de brousse et le recul de la forêt en Afrique font craindre une flambée d’Ebola.
Le bilan de l’actuelle pandémie ne sera pas seulement sanitaire, économique et social, il sera aussi et peut-être surtout politique, et ce pour deux raisons. La première est qu’on pourra comparer finement le déroulé et les effets des mesures prises par les différents États ou régions et s’interroger sur le cheminement qui a conduit les décideurs à orienter l’action dans une voie plutôt qu’une autre. À mi-chemin d’un tel bilan, le phénomène le plus frappant est bien entendu une étonnante cacophonie. Ce qui introduit la seconde raison : une telle pandémie était annoncée depuis longtemps et les États étaient donc en mesure de s’y préparer, avec des moyens déjà éprouvés dans d’autres cas, en particulier à l’occasion de l’épidémie de Sras en 2002-2003.
Le Sras (syndrome respiratoire aigu sévère) est aussi provoqué par un coronavirus. Son origine a été identifiée : des chauves-souris fer-à-cheval du Yunnan ont contaminé des civettes palmistes, petits carnivores nocturnes qui ont à leur tour contaminé...