Pourquoi meurt-on ?

Parce que les gènes tuent, passé l’âge de la reproduction. Du moins chez l‘homme et d’autres animaux. Mais la règle ne vaut pas chez des organismes plus simples. Et les bactéries, elles, se rient de la mort.

En 1990, le gérontologue russe Jaurès Medvedev recensait plus de trois cents théories du vieillissement. C’est dire la confusion des esprits. À cette époque, la thèse dominante était encore celle dite du taux de vie, selon laquelle la longévité est liée à la vitesse à laquelle se produisent les réactions chimiques impliquées dans le métabolisme. En refroidissant des mouches ou des puces, ce qui permettait de ralentir leur métabolisme, on allongeait leur durée de vie. Après quoi les chercheurs se sont rendu compte qu’on pouvait obtenir le même résultat en restreignant l’apport alimentaire de rats et de souris. Et les grands mammifères, qui vivent plus longtemps que les petits, ont un métabolisme plus lent. Une théorie secondaire vint en renfort : celle des radicaux libres oxydants, sous-produits du métabolisme. Ceux-ci ont une action d’autant plus délétère que le métabolisme est rapide ; et leur effet sur les cellules s’accroît avec l’âge. Mais une observation plus poussée du monde animal a infirmé ce point de vue. Les oiseaux ont un taux de métabolisme deux à trois fois...

ARTICLE ISSU DU N°59

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