Pour tout l’or de Troie

L’archéologue amateur Heinrich Schliemann a menti, triché. Cet ancien homme d’affaires parti de rien, qui avait été chercheur d’or dans sa jeunesse, était dénué de tout scrupule. Mais, à partir de 1871, il a réussi ce que personne ne croyait possible : exhumer l’antique Troie. 


C’est en 1868 que Schliemann grimpe pour la première fois sur l’Hissarlik. Les fouilles commencent trois ans plus tard. Les blocs de pierre visibles sur cette photo de 1890 seraient des vestiges de la Troie homérique. © SZ Photo/Scherl/Bridgeman Images

Il avait découvert des civilisations européennes avancées, des trésors, des tombes royales et Troie. Il avait été infatigable, impitoyable et comme possédé, capable de parler 21 langues. Il était de petite taille, orphelin de mère et immensément riche. Il n’avait pas été un homme heureux. Et voilà qu’il était mort. Le 4 janvier 1891, Heinrich Schliemann reposait dans sa villa d’Athènes. Derrière le corps, on avait pris la peine de transporter son grand amour, un buste du poète grec Homère. Une croix de fleurs blanches ornait le cercueil. Des chefs d’État du monde entier avaient présenté leurs condoléances. L’empereur Guillaume II avait envoyé une magnifique couronne au nom du peuple allemand. Le roi de Grèce et son prince héritier tinrent une veillée funèbre. Le cercueil fut placé sur un chariot. Huit chevaux noirs amenèrent la dépouille jusqu’au Premier cimetière d’Athènes. The New York Times écrivit dans sa nécrologie : « L’archéologue Heinrich Schliemann [...] était un self-made-man. Il est né avec...

LE LIVRE
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Schliemann und das Gold von Troja. Mythos und Wirklichkeit de Frank Vorpahl, Galiani, 2021

ARTICLE ISSU DU N°119

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