Le plus grand penseur nazi

Considéré comme le plus important philosophe allemand du XXè siècle, Heidegger était un membre actif du Parti nazi. Il a vu dans la doctrine hitlérienne une incarnation de sa propre conception du monde.

Né la même année qu’Hitler, coïncidence qui lui paraissait faire sens, Martin Heidegger publie son maître ouvrage, L’Être et le temps, en 1927. Il est élu l’année suivante à la chaire de l’université de Fribourg laissée vacante par Edmund Husserl, qui avait pris sa retraite. Il est élu recteur de cette université le 21 avril 1933 et rejoint les rangs du Parti nazi dix jours plus tard. Dans son Discours du rectorat, le 27 mai, il se félicite que le national-socialisme ait réveillé « les forces de la terre et du sang ». En novembre de la même année il signe le « Serment de loyauté des professeurs allemands à Adolf Hitler et à l’Etat national-socialiste ». Dans deux adresses aux étudiants ce même mois, il salue en Hitler « la réalité allemande d’aujourd’hui et du futur, ainsi que sa loi », et exprime l’espoir que le mouvement nazi accomplira « une transformation totale de notre Dasein [l’être-là] allemand ». Il venait de faire entrer les lois raciales nazies dans l’université. Les étudiants juifs ne peuvent plus prétendre aux bourses désormais réservées aux « ...

SUR LE MÊME THÈME

Philosophie Rebelles mais pas trop
Philosophie Un but dans la vie ? Mais pourquoi donc ?
Philosophie La nature, sujet de droit

Aussi dans
ce numéro de Books