Publié dans le magazine Books n° 77, juin 2016. Par Jon Entine.
Avant comme après la conception, analyser l’ADN de l’être humain désiré ou à venir est conforme à l’intérêt des parents et des enfants. Qu’ils soient de droite ou de gauche, les adversaires du dépistage génétique mènent un combat d’arrière-garde. L’eugénisme positif bien compris mérite d’être réhabilité.
Faut-il que les parents se soumettent, avant ou après la conception de leur enfant, à des tests génétiques pour déterminer si celui-ci pourrait naître avec une grave affection ? Médecins, professionnels de santé et experts débattent du sujet fébrilement, mais en général discrètement – c’est une question sur laquelle plane le spectre de l’eugénisme, avec en filigrane la crainte que notre capacité à manipuler la santé des futurs bébés porte atteinte au caractère sacré de la vie.
Environ 3 % des bébés naissent avec une anomalie congénitale majeure, structurelle ou génétique. Cela pose aux familles un énorme défi et représente un coût considérable pour le système de santé. La question de savoir si un dépistage génétique préventif peut se justifier, au plan médical comme au plan éthique, mérite donc d’être soulevée.
En 2014, l’essayiste américain Ronald Bailey a consacré un article à une société de dépistage génétique créée en 2013, GenePeeks. Utiliser ses services en même temps que ceux de sa société sœur Matchright...