Pour agripper le lecteur, rien de mieux que de parler de soi. Or il se trouve que les gens aiment bien pratiquer cet exercice – quiconque a pris part au moins une fois à un dîner en ville peut en témoigner. On peut retrouver le même plaisir égotiste avec l’écriture, sans avoir à payer de psychanalyste ni devoir payer ses hôtes de retour, mais, au contraire – avec un peu de chance ou de talent –, en gagnant de l’argent au passage.
Hélas, tout le monde ne peut pas prétendre, comme Michelle Obama, faire vibrer le public en racontant comment elle s’est préparé un sandwich (elle a commencé par griller des toasts, s’est ravisée, a rajouté deux tranches de cheddar, passé le tout au micro-ondes, etc.). Pour le commun des mortel(le)s, c’est le récit qu’il vaut mieux faire croustiller – et avec une vraie sincérité. L’exercice a toutefois des limites, juridiques notamment, car, s’il y a péché intéressant, il y a forcément un tiers – ou plusieurs – d’impliqué. Un tiers qui n’est pas forcément d’accord pour que son...