Mikkel Borch-Jacobsen: « On lance de nouvelles maladies comme on lance une marque de jeans »
Publié dans le magazine Books n° 4, avril 2009. Par Mikkel Borch-Jacobsen.
La façon dont nous allons nous sentir mal dans notre peau dans cinq ou dix ans se décide maintenant, dans les bureaux de l’industrie pharmaceutique.
Quelque chose vous a-t-il surpris en lisant l’article de Marcia Angell ?
Non, rien du tout. La corruption systémique qu’elle décrit est bien connue des spécialistes et elle a fait l’objet de plusieurs ouvrages très bien documentés, dont celui de Marcia Angell elle-même. La presse américaine se fait régulièrement l’écho des multiples scandales qui touchent l’industrie pharmaceutique. En fait, tout le monde sait, aux États-Unis, que le prix des médicaments est manipulé de façon éhontée par l’industrie et que le Congrès ferme les yeux. C’est devenu une question hautement politique car, comme l’a souligné récemment le président Obama, c’est l’une des principales raisons du déficit budgétaire américain, puisque l’État fédéral prend en charge les frais médicaux des personnes âgées dans le cadre du programme « Medicare ».
Dans un article récent intitulé « Maladies à vendre », vous présentez notamment le cas de la « fibromyalgie » (1). Pouvez-vous en dire deux mots ?
La fibromyalgie est caractérisée notamment par des douleurs musculaires diffuses et chroniques d’origine inconnue....
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