On achève bien les yézidis

L’un des actes terroristes les plus meurtriers qui aient été commis depuis le 11 Septembre a touché en 2007 un village yézidi dans le nord de l’Irak : il a fait près de 800 morts. Yézidis, mais aussi mandéens, Coptes, chrétiens assyriens, chiites turcophones… Au Proche et au Moyen-Orient, la plupart des minorités religieuses, qui plongent leurs racines dans les civilisations antiques et nous relient au passé, sont aujourd’hui menacées par le fanatisme islamique.


Crédit : Adam Rifkin
En août dernier, le président Obama annonça une série de frappes aériennes contre les troupes en marche de l’État islamique, le « califat » autoproclamé du nord de l’Irak. Le but était non seulement de soutenir les forces kurdes en difficulté dans la région, mais aussi de protéger les milliers de membres assiégés de cette mystérieuse minorité religieuse qu’on appelle les yézidis. Les Américains apprirent bientôt que les islamistes visaient les membres de la communauté en raison de leur réputation d’« adorateurs du diable ». Les organes d’information firent des pieds et des mains pour dénicher les experts susceptibles d’apporter des éclaircissements – parmi lesquels Gerard Russell [lire: « Faut-il intervenir en Syrie ? », Books, juin 2013], un ancien diplomate britannique parlant couramment l’arabe et le dari, qui avait arpenté de long en large l’Irak et ses environs et s’apprêtait à publier « Les héritiers des royaumes oubliés ». Les yézidis, a-t-il expliqué, entretiennent effectivement des croyances assez surprenantes : il leur est interdit, entre autres, de manger de la laitue...
LE LIVRE
LE LIVRE

Héritiers de royaumes oubliés de Gerard Russell, Basic Books, 2013

ARTICLE ISSU DU N°63

SUR LE MÊME THÈME

Dossier L’ère du traumatisme
Dossier La nouvelle guerre froide
Dossier La nouvelle Inquisition

Aussi dans
ce numéro de Books