Publié dans le magazine Books n° 60, décembre 2014. Par Baptiste Touverey.
Il règne en Allemagne une allégresse et un sentiment d’orgueil que rien ne justifie. Le pays a hypothéqué l’avenir en négligeant les fondamentaux que sont la démographie, les investissements publics, l’éducation, les nouvelles technologies, l’énergie bon marché et… la valeur travail. L’économie dépend de l’automobile à un point absurde. Et désormais, les entrepreneurs allemands préfèrent investir ailleurs.
Olaf Gersemann est un journaliste allemand. Après avoir été le correspondant à Washington de la Wirtschaftswoche, puis officié au Financial Time Deutschland, il dirige désormais le service " économie et finances" du quotidien Die Welt.
Dans l’article qui ouvre ce dossier, l’Anglais Philippe Legrain explique que la bonne santé de l’économie allemande n’est qu’apparente. Vous venez pour votre part de publier un livre intitulé « La bulle allemande ». Vous êtes donc d’accord avec ce constat ?
L’article est superbe. Je n’y ai pas trouvé une seule phrase avec laquelle je ne sois pas d’accord. Mais bien sûr ce n’est qu’un article, et l’argumentation est parfois un peu courte – sur l’apprentissage, par exemple. Que ce soit ou non l’effet de la brièveté du texte, il me paraît surestimer ou sous-estimer certains facteurs.
Avant d’y venir, si vous aviez à définir en quelques mots le mal dont souffre aujourd’hui votre pays, que diriez-vous ?
Le problème le plus profond, c’est le déclin démographique. Du coup, notre...