Octavia, éphémère fille de Dieu

Elle aimait les gâteaux très sucrés, ne supportait pas que l’on fasse du bruit en grignotant un toast, tyrannisait son monde et délirait un peu…

Vers la fin de la Première Guerre mondiale, Mabel Barltrop, veuve d’un pasteur anglican de Bedford, se déclara la Fille de Dieu. Elle avait la cinquantaine et se ferait désormais appeler Octavia, devenant le leader charismatique d’une religion nouvelle. Depuis sa villa Belle Époque enfouie dans la verdure, Octavia se dévoua corps et âme à la création d’une communauté, composée pour l’essentiel de bonnes bourgeoises à son image. Ils appelèrent leur petit groupe la « Panacea Society » et Octavia eut tôt fait de recruter douze apôtres femmes, de nombreux membres et d’instaurer un culte qui avait son propre jardin d’Éden dans les rues de Bedford. Il y a quelque chose de curieusement comique chez ces dames, qui ne se départirent jamais de leurs manières bourgeoises. Octavia exigeait, par exemple, que les membres de la Société emploient le mot anglais napkin plutôt que le français « serviette ». Elle affichait aussi de fortes convictions en matière de pâtisserie (beaucoup de sucre). Atteinte d’une maladie mentale que l’on appelait alors « mélancolie », son éveil religieux se produisit durant un séjour à l’asile...
LE LIVRE
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Octavia, Fille de Dieu de Jane Shaw, Jonathan Cape

ARTICLE ISSU DU N°25

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