« Obtenir la conviction du malade »

Il y a cent ans paraissait l’essai de Freud « Au-delà du principe du plaisir ». Nous en reproduisons ici la troisième partie, intitulée « Principe du plaisir et transfert affectif ». Le père de la psychanalyse, alors âgé de 64 ans, y évoque l’évolution de sa discipline.

Vingt-cinq années de travail intensif ont eu pour conséquence d’assigner à la technique psychanalytique des buts immédiats qui diffèrent totalement de ceux du début. Au début, en effet, toute l’ambition du médecin-analyste devait se borner à mettre au jour ce qui était caché dans l’inconscient du malade et, après avoir établi une cohésion entre tous les éléments inconscients ainsi découverts, à en faire part au malade au moment voulu. La psychanalyse était avant tout un art d’interprétation. Mais, comme cet art était impuissant à résoudre le problème thérapeutique, on recourut à un autre moyen qui consistait à obtenir du malade une confirmation de la construction dégagée par le travail analytique, en le poussant à faire appel à ses souvenirs. Dans ces efforts, on se heurta avant tout aux résistances du malade ; l’art consista alors à découvrir ces résistances aussi rapidement que possible et, usant de l’influence purement inter-humaine (de la suggestion agissant en qualité de « transfert »), à le décider à abandonner ces résistances. Plus on avançait...
LE LIVRE
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Essais de psychanalyse de Sigmund Freud, traduit de l’allemand par le Dr S. Jankélévitch, Payot, « Petite bibliothèque Payot », 1977

ARTICLE ISSU DU N°108

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