La Norvège met ses insectes sous surveillance
Publié dans le magazine Books n° 109, juillet/août 2020. Par Magnus Riseng.
Des études alarmantes sur le déclin des insectes ont poussé le gouvernement norvégien à réagir. Il a lancé en 2019 un projet pilote destiné à suivre de près l’évolution des populations.
Détail d’un spécimen de fourmi collecté par Arnstein Staverløkk, un chercheur norvégien fasciné par les insectes depuis l’enfance.
Pour la dernière fois de son existence, le papillon de nuit s’est élancé dans le ciel du Trøndelag [région du centre de la Norvège]. Ses ailes évoquaient une peinture abstraite avec leurs touches de noir, de blanc et de brun – un superbe spécimen d’hépiale des brandes.
Était-il en quête d’une compagne ? Une de celles qui se tiennent dans la végétation et attirent à elles les mâles comme lui, dans l’espoir de s’engager dans un corps-à-corps qui peut durer jusqu’à sept heures et se solder par la ponte de 500 œufs ? Quoi qu’il en soit, il a fini par trouver le chemin d’une installation ressemblant à une toile de tente.
Il est entré dedans, est monté, les murs se sont resserrés, il a continué à monter, jusqu’à ce que le toit et les murs se resserrent autour d’un orifice latéral. Il est entré. Et là, il a découvert le carnage. Des monceaux de...